lundi 20 novembre 2017

Démographie

Récemment, je lisais un article à propos de la démographie régionale et, comme d'habitude, dans ce domaine comme dans celui de l'emploi puisque les deux sont étroitement liés, le Berry était le vilain petit canard. La région Centre val de Loire n'a en effet aucune homogénéité dans ses activités économiques comme dans sa démographie, là encore, éléments intimement liés. En effet, mais faut-il s'en étonner quand on constate depuis des années le transfert, sur Orléans et le Loiret en général, des emplois et notamment des emplois du tertiaire. S'agit-il d'une volonté politique délibérée ou d'un acharnement concentrationnaire visant à tirer la couverture de l'emploi vers le Loiret et en vidant du même coup le Berry de sa substance économique et de sa potentialité de son savoir faire?
Je sais que ces propos  semblent relever d'un chauvinisme primaire, mais avoir la volonté de vivre et de travailler au pays, n'est-ce pas un souhait légitime? D'ailleurs, à ce sujet, il y aurait beaucoup à dire, quand on voit le mal-être des populations déracinées de leur département pour des raisons professionnelles, quand on voit les difficultés de circulation qui découlent de ces concentrations  urbaines, quand on voit le déséquilibre d'infrastructures qu'elles génèrent en étant insuffisantes dans les grandes villes et de plus en plus inexistantes dans les campagnes. Enfin, quand on constate l'incidence écologique causée par ce phénomène, on peut se dire que notre société a perdu la raison. Cette fuite en avant à la recherche d'un travail, cette instabilité constante, obligent les générations actuelles à abandonner des perspectives d'avenir, à fragiliser la cellule familiale, à détruire nos attaches identitaires,bref, à anéantir tout le tissu social, intellectuel et affectif qu'on connaissait. Or, le Berry est l'exemple parfait de mes propos et, sans que ce soit une exception, il est à mon sens nécessaire de le dénoncer parce que le berrichon est un contribuable comme les autres et , face à l'impôt, il est en droit d'avoir des exigences sur sa qualité de vie. N'y aurait-il pas d'ailleurs une insinuation de ces sentiments dans les velléités de plusieurs conseillers régionaux de procéder à un regroupement de l'ancienne province du Berry afin de devenir auprès de la région une entité audible?
        Car il est vrai qu'aujourd'hui, le décalage économique perceptible dès qu'on met un pied dans le Berry, devient intolérable et le contribuable que je suis est forcément en droit de se poser quelques questions du genre:
- Pourquoi il aura fallu 40 ans pour réaliser une malheureuse rocade autour de Bourges sans même un doublement des voies et sans que ce travail ne soit encore terminé au moment où j'écris!?
- Pourquoi l'autoroute A71 n'offre qu'un seul accès sur Bourges?
- Pourquoi nos routes rappellent tristement celles du 19ième siècle?
- Pourquoi la suppression des liaisons ferroviaires ?
- Pourquoi cette prolifération parfois anarchique  inutile et coûteuse de ronds points ?
- Pourquoi l'absence de projets innovants pour la ville de Bourges, une ville d'art, une ville qui a une riche histoire et qui, malgré ces handicaps, de l'avis des touristes, demeure une belle ville?
- Pourquoi cet isolement constaté au niveau de la télévision régionale, alors que de nombreux événements culturels se produisent à Bourges?
- Pourquoi cette volonté d'occulter le Berry?
   Vous aurez sans doute compris mon attachement au Berry pour ses richesses culturelles, pour ses richesses patrimoniales, pour ses prouesses intellectuelles qui n'ont absolument rien à envier à ses voisins territoriaux même si la télévision régionale les ignore bien souvent au profit de niaiseries orléanaises.
    Mais peut-être qu'on envisage de clôturer notre belle province afin que la gent citadine orléanaise vienne, lors de ses promenades dominicales, observer des Berrichons, une espèce en voie d'extinction!?

jeudi 9 novembre 2017

Les hommes creux

Il existe des hommes à l'apparence humaine et jusque là rien de plus naturel me direz-vous. Mais ce qui devient plus curieux, ce sont les hommes creux, ceux dont le corps se compose d'une enveloppe avec rien dedans. Prenez par exemple Bernard Arnault, le patron de LVMH, eh bien cet homme-là, malgré son aspect d'humain,  ne possède rien qui permet de le classer dans cette catégorie. Pas de cœur, pas de conscience, pas de sens civique donc pas de solidarité ou de charité envers ses semblables, même pas de fortune puisqu'elle se trouve dans les paradis fiscaux, alors que reste-t-il, sinon du vide, du vent, rien. Ces dissimulations de grandes fortunes font actuellement la une de l'information mais devant autant d'indécence, on invitait, pour faire sans doute bonne mesure, aujourd'hui sur France-Inter Véronique Fayet, présidente du secours catholique en France. Au cours de l'interview ,  elle nous expliquera que la France compte aujourd'hui neuf millions de pauvres dont trois millions d'enfants ce dont on ne s'étonne plus ! La France s'habitue paraît-il à cette situation, comme elle s'habitue sans doute à entendre que les riches, une minorité  devient de plus en plus riche alors qu'une majorité de pauvres devient de plus en plus pauvres. Vous me direz que le propos est facile et qu'il ne pouvait pas m'échapper, moi qui suis constamment à l'affût de ces iniquités criantes, certes, il n'empêche que le commun des mortels,  ne peut pas s'empêcher de mettre côte à côte ces deux informations sans mesurer l'énormité de l'injustice qui, lorsque vous en êtes informé, vous reste dans la tête comme une outrance, comme une provocation qui nourrit un sentiment grandissant de révolte. Mais ceci ne concerne pas les hommes creux, ceci concerne que les hommes normalement constitués.