mardi 18 octobre 2011

Indignation

Y aurait-il soudain et enfin une prise de conscience planétaire des jeunes générations sur la précarité que l'avenir leur promet ?
On peut s'interroger et, si tel est le cas,, s'en réjouir. Ce mouvement des "Indignés" aurait pris naissance en Espagne pour actuellement s'étendre à toute l'Europe, à l'Asie et même aux Etats-Unis où, cependant, on admire davantage le monde des finances qu'on le conteste. Voilà donc un mouvement d'une ampleur sans précédent, un mouvement unanime contre la spéculation outrageante, contre la déshumanisation, contre l'autoritarisme financier des spécialistes qui estiment la crise irréversible et redoutable. Une sorte de mise en condition, une sorte de chantage qui consisterait à nous faire admettre des sacrifices que les jeunes ne sont pas prêts à faire. Lorsque Stéphane Hessel à parlé dans son ouvrage "Indignez-vous", de "Féodalité financière",j'avais, pour ma part, beaucoup apprécié cette formule remarquable qui, à elle seule, explique magnifiquement bien ce que les experts appellent la "Crise". Mais 'La Crise" est une abstraction plus difficile à saisir et surtout plus difficile à imputer, alors que la "Féodalité financière" prend tout son sens pour dénoncer un système que nous ne voulons pas.
Pour ma part, je me réjouis de ce mouvement unanime qui démontre que les hommes sont encore capables de réfléchir et de réagir au-delà des partis politiques, des régimes, des cultures, bref , au-delà de nos différences qui sont finalement nos vraies richesses.

Godillot

Eric Besson, ministre de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique, répondait sur France Inter aux questions des auditeurs.
L'un d'eux lui demande pertinemment comment il pouvait faire allégeance à Mr. Sarkozy alors que l'économie française est au plus bas, que le pouvoir d'achat n'a cessé de se dégrader, que notre balance commerciale est déficitaire, que notre dette risque de nous rétrograder à court terme dans le camp des "AA", que les files de chômeurs ne cessent de s'allonger, faisant tristement concurrence à celles des restos du coeur ?
Des questions sans doute trop terre à terre pour Mr. Besson qui répondit avec la suffisance qu'on lui connaît: " je ne répondrai pas à ces questions, c'est grotesque...."
Faut-il ajouter un commentaire à une telle réaction ? Non, la réponse d'Eric Besson ne mérite que le silence méprisant des chômeurs et des gens qui, aujourd'hui se trouvent dans une précarité désespérante.

dimanche 16 octobre 2011

Prémonition

Récemment, je relisais un texte publié par le Berry Républicain , que j'avais écrit en 2001. Or je m'aperçois aujourd'hui, qu'en dix ans, rien n'a changé et que la crise actuelle n'est que l'aboutissement de ce que je dénonçais à l'époque.
J'écrivais notamment à propos de la mondialisation, qu'il s'agissait déjà d'une guerre planétaire des titans financiers, faisant un nombre considérable de victimes sous les diverses formes du chômage, des délocalisations et autres réjouissances du genre pour se traduire finalement par un appauvrissement et une précarité grandissante. A propos de l'argent, j'écrivais aussi que le "fric", synonyme de puissance depuis toujours, devenait la référence universelle pour imposer sa volonté, excluant toute autre forme de richesse humaine. J'ajoutais que ce début de XXIième siècle ne serait qu'une énorme désillusion , croyant encore attribuer par nos votes des pouvoirs en réalité perdus depuis longtemps par nos élus qui n'ont pas su dire non quand il le fallait.
Aujourd'hui, ils ne sont plus que les symboles d'une démocratie rongée par le fric. Aujourd'hui, nous vivons dans un monde du virtuel, dans un monde de chantage, dans un monde de démagogie, de snobisme, dans un monde qui, en dépit de ses évolutions techniques sophistiquées, fonctionne encore dans l'esprit selon un schéma moyenâgeux pour qu'une minorité continue d'exploiter la majorité. Et ce monde-là, que nous fabriquons par notre passivité est hélas la représentation d'une Humanité qui refuse de se regarder, de se juger pour admettre ses imperfections et changer ses comportements.
A quand la destructions des chômeurs pour assainir le marché de l'emploi ? A quand les clones du XXIième siècle pour une pensée unique, sans état d'âme, au service de cette puissante minorité financière ? A quand les cause inventées pour justifier les guerres qui réguleront la démographie et généreront des marchés juteux de reconstruction ?
Enfin, à quand le bonheur des hommes si on ne décide pas de dire non à cette Société vers laquelle on s'achemine ?
Voilà donc des réflexions datant de dix ans... oui, dix ans déjà, mais hélas encore d'actualité.

lundi 10 octobre 2011

LA FOLIE DES HAUTEURS



A l’issue de son assemblée générale, Le Merle, mouvement écologique pour le respect de la Loire et de son environnement, invitait un représentant de la municipalité charitoise, accompagné de l’architecte concepteur de « l’arbre de la terre ».
En effet, depuis plusieurs semaines, la presse fait état d’un projet pharaonique dont le Merle peut légitimement s’informer et, le cas échéant, s’inquiéter lorsqu’il s’agit des rives de la Loire puisque sa vocation concerne précisément la protection de la Loire et de son environnement.
De quoi s’agit-il exactement ? D’une tour en bois de 200 m de hauteur dont le but attractif serait, selon le représentant de la municipalité, de promouvoir l’économie nivernaise, notamment la filière bois et le tourisme pour qu’enfin, la Nièvre ne soit plus ignorée du grand public… !!
Je dois dire que, personnellement, on m’aurait annoncé la construction d’un métro à la Chapelle-Montlinard, mon étonnement n’aurait pas été plus grand ! J’avoue même que dans l’instant, j’ai sérieusement pensé à un poisson d’avril avant l’heure.
Après la projection d’un film où on voit effectivement le gigantisme du projet, on peine à réaliser l’intérêt de visiter cette tour pour admirer la Loire alors que Sancerre, comme quelqu’un de l’assistance le faisait justement remarquer, nous offre un panorama incomparable et gratuit.
D’autre part, je trouve que cette nature nivernaise n’a vraiment pas besoin d’un pylône de ligne à haute tension, aussi sophistiqué qu’il soit, pour faire valoir ses charmes bien naturels. Le dernier fleuve sauvage d’Europe n’a pas non plus besoin d’un derrick ou d’une torchère pour souligner l’esthétisme de ses courbes et de son cours. Alors messieurs, je crois vraiment que vous vous êtes encore trompés d’adresse en visant La Charité. Je dis « encore » car ce projet proposé pour l’île Séguin n’a pas abouti. A mon avis, votre chance serait plus grande à Dubaï où les problèmes de financement n’existeraient pas et où ce projet répondrait tout à fait à la mégalomanie qu’il nécessite pour l’accepter.
Enfin, permettez-moi de m’étonner que la municipalité de La Charité-sur-Loire fasse preuve d’autant de naïveté sur ce projet alors qu’elle a prouvé et continue de prouver le sérieux de son action culturelle et touristique dont l’efficacité est évidente.
On pourrait comprendre à la rigueur que les emplois induits par cette implantation vous sensibilisent dans ce contexte de chômage, mais si l’argument de 500000 visites annuelles est de bonne guerre, il demeure cependant très irréaliste.
La Charité-sur-Loire est dotée d’un patrimoine conséquent que vous vous employez à mettre en valeur et de cela, on ne peut que s’en réjouir alors, de grâce, n’affligez pas cette belle cité d’un Disneyland sans mickey.
Pierre Delval
Article paru dans l’ECHO CHARITOIS du 17 mars 2011
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