vendredi 26 décembre 2008

Remerciements

En cette fin d'année, je tenais particulièrement à présenter mes voeux 2009 au célèbre inconnu se prénommant GASTON qui m'a fait l'amitié de lire mon blog et qui m'a encouragé par ses remarques pertinentes. Sincères amitiés.

Epidémie

Cette année, la France souffre de la "gastrozy", une épidémie particulièrement virulente. Quels en sont les symptômes?
Ils se manifestent par des douleurs abdominales dues essentiellement à l'anxiété des personnes atteintes. On suppose que cette anxiété est généralement observée chez les sujets qui présentent un malaise existentiel généré lui-même par l'ignorance du lendemain et l'instabilité qui en découle. Mais cette épidémie se manifeste aussi et surtout par des nausées très violentes. On présume dans les milieux médicaux qu'il s'agit là d'un phénomène de saturation environnementale provoqué par les excès médiatiques de discours prometteurs et d'images complaisantes que la crédulité de chacun n'arrive plus à assimiler! Actuellement nous n'avons hélas pas encore trouvé l'antidote de cette maladie qui, semble-t-il, atteint son paroxysme. La situation devient donc très préoccupante, d'autant plus, qu'une autre vague épidémique est déjà annoncée. Celle-ci nous arriverait du Brésil et se manifesterait de manière plus sournoise en progressant, puis en reculant successivement sans qu'on puisse l'éradiquer totalement. L'évolution de cette maladie ne manque pas d'évoquer la danse originaire de ce pays, la "Samba", un pas en avant, un pas en arrière et, finalement une fatigue excessive de la population.
Le seul remède connu à ce jour pour lutter contre ce fléau, est l'abstinence intellectuelle. Voilà donc notre préscription:
Ne plus lire les journaux
Ne plus écouter la radio
Ne plus regarder la télévision afin d'éliminer les vecteurs d'une contagion dont l'ampleur est sans précédent!

vendredi 26 septembre 2008

Liaisons dangereuses

Indépendamment des effets inflationnistes indéniables provoqués par le passage du franc à l'euro, on constate aussi l'effet très révélateur des carences grammaticales de notre société.
En effet, avez-vous remarqué la fréquence avec laquelle on omet de faire la liaison lorsqu'on parle de plusieurs centaines d'euros? On a sans doute oublié que "cent" prend un "s" lorsqu'il s'agit d'un nombre exact de fois "cent"? Ou alors on écrit "euro" avec un "h" aspiré pour s'exempter d'une liaison dont on n'avait pas à se soucier lorsqu'on parlait en franc!?
Que des gens dont la profession est précisément de s'exprimer publiquement à longueur de journée, notamment les journalistes, commettent ce genre d'erreur, m'exaspère un peu!
A moins qu'il s'agisse d'une nouvelle mode parisienne qui consisterait à défier les lois de notre langage par provocation tout simplement? Encore une forme de snobisme peut-être?

lundi 14 juillet 2008

Reflexion

J'ai rêvé de ce jour mais ce jour fut bref comme le rêve. Le vrai bonheur n'est-il pas dans le projet alors que l'aboutissement n'est qu'une satisfaction éphémère puisque la minute qui le suit n'est déjà plus que le regret d'un souvenir si cher ?

jeudi 12 juin 2008

Une histoire d'amour...

Alors que je faisais une pause, les reins cassés par cette terre qui me semblait, au fil des ans, de plus en plus basse, mon regard se porta sur une salade. Une magnifique salade qui montrait son coeur doré comme un soleil, encore toute emperlée de rosée matinale. Mais pour qui se fait-elle aussi belle me dis-je ? Certes, pas pour moi qui vais prendre sa vie un jour ou l'autre? Pas pour les autres légumes? Alors pour qui!?
C'est en l'examinant plus attentivement que je compris les raisons de cette attitude lascive. Figurez-vous qu'un gros blanc de Bourgogne lui faisait une cour assidue et la déshabillait sans vergogne! Mes tomates en rougissaient prématurément alors que les poireaux, indifférents, gardaient toute leur raideur militaire dans un alignement impeccable. Sur le coup, exaspéré par autant d'impudence, mon premier geste fut de jeter cet escargot aux orties. Mais fort heureusement, la petite voix de ma raison, si petite qu'à peine perceptible, parvint cependant à stopper cet élan criminel. Et cette petite voix me disait doucement mais avec suffisamment de fermeté:" de quel droit interromprais-tu l'amour d'un escargot pour une salade!?".
Par jalousie peut-être, pour un plaisir gustatif que je n'aurai pas . Mais son image m'apparut soudain et je l'imaginais,dégoulinante d'huile, face à moi, attendant les derniers moments de sa vie au fond de son saladier.... Non, décidément, je n'avais plus le coeur d'interrompre une destinée quand même plus heureuse que celle que je lui réservais. Cet hermaphrodite pourra donc continuer de baver devant sa "Belle de mai" et profiter de cette jouissance dont lui, ne manque jamais, même dans les plus totales solitudes....
J'ignore encore la raison précise de mon choix, mais ce dont je suis sûr, c'est qu'en épargnant l'escargot et la salade, je me suis soudain senti meilleur.

lundi 17 mars 2008

Suffisance oratoire

Avez-vous remarqué la suffisance oratoire du microcosme parisien lorsqu'il s'adresse aux provinciaux? A l'évidence, le discours consiste à étonner l'interlocuteur en lui jetant aux oreilles des mots comme "cacou","kéké","bobo" ou plus récemment "bling bling" alors que "culcul" suffirait à les synthétiser, leurs significations étant à peu près semblables.
Des mots issus d'un snobisme imbécile, si tant est qu'il existe un snobisme intelligent, mettant à l'épreuve l'ignorance du provincial qui, comme chacun sait, demeure quand même, aux yeux de la capitale, un être inférieur!
On assiste donc à des conversations truffées d'onomatopées qui ne manquent évidemment pas d'évoquer un retour à l'âge de pierre.Si vous incluez dans cet art linguistique particulier, les anglicismes parfois inadéquats, les mots bien français mais atrophiés par les techniques nouvelles du texto ou autre sms ou le verlan des banlieues, vous constaterez vite que la manière d'expression actuelle de l'homme traduit souvent, non pas des connaissances qu'il s'imagine posséder, mais un retour au barbarisme.

samedi 8 mars 2008

Lorsque la consigne etc...

Lorsque la consigne est infâme, la désobéissance est un devoir. C'était au temps de la commune de Paris et à cette époque-là, les hommes avaient, non seulement le sens de la formule, mais aussi le courage d'accomplir les actes.
Aujourd'hui en 2008, soixante dix maires de la Nièvre refusent d'organiser les élections municipales et cantonales pour s'opposer à la suppression d'une maternité à Clamecy. Voilà un acte citoyen courageux auquel je souscris totalement. Quelle que soit l'obédience politique à laquelle ils appartiennent, je voudrais exprimer à ces maires toute mon admiration. Le préfet s'est fendu d'une déclaration en agitant, comme toujours lorsqu'on manque d'argument, la menace des mesures répressives à l'encontre de ces élus du peuple souverain, faut-il le rappeler.
Que cette désobéissance publique serve d'exemple à d'autres luttes devant un pouvoir de plus en plus autoritaire .

lundi 25 février 2008

Conflit entre texte et ponctuation

Vous, le point d'exclamation, je vous aurais appelé le point d'exaspération. Effectivement, vos étonnements bruyants, vos colères soudaines, vos insistances dont vous usez et abusez pour faire passer vos idées, procèdent de méthodes brutales qui m'indisposent. Chacune de vos interventions est souvent précédée par des mots excessifs qui contribuent à durcir le récit. Arrêtez de vous balader parmi les mots, n'importe où, et placez vous là où il est nécéssaire que vous soyez que diable!
Quant à vous, le point d'interrogation, vous prétendez ne pas vous imposer alors que votre allure bedonnante et sympathique au demeurant, suggère et pose humblement, soit, mais constamment, des questions. Ne vous est-il donc jamais venu à l'esprit que votre omniprésence transforme le texte en noeud d'incertitudes pour le lecteur ? Et je ne parle même pas du point d'exclamation lorsqu'il accompagne le point d'interrogation soulignant l'urgence de la réponse alors que l'esprit du lecteur pense davantage à rire de vos graphismes réunis ne manquant pas de lui évoquer Laurel et Hardy.
Et puis vous, les parenthèses, cessez de vous gonfler d'importance. Faire appel à vos services n'est jamais que l'aveu de l'indigence d'un texte que l'auteur n'a pas su rendre concis. Vous êtes une dépanneuse, que dis-je, un second rôle en quelque sorte qui affecte ma lisibilité.
Le point, tellement dénudé dans son graphisme et tellement là pour interrompre le rêve, qu'il en est indécent. Cassant, autoritaire, il met un terme à tout. Seul, le point final a le mérite d'être clair en nous indiquant que plus rien n'est envisageable, que l'histoire ne continuera pas et qu'il est temps de fermer le livre. Pensez donc qu'un point peut être tout bêtement le résultat d'une maladresse de l'auteur. Celui-ci échappe son stylo qui tombe malencontreusement sur la pointe et voilà qu'inconséquemment le point se retrouve au milieu de rien. Vraiment, le point ne ressemble à rien.
Il y a bien les guillemets derrière lesquels l'auteur se dissimule en faisant parler ses personnages, redoutant sans doute d'affronter le lecteur lui-même. La méthode est à l'évidence plus confortable mais peu courageuse.
Non, vraiment, rien de la ponctuation ne me convient totalement, à une exception près toutefois. Cette exception, c'est la virgule, cette petite chose discrète mais dont les effets ménagent le souffle du lecteur dans les phrases trop longues. Elle n'interrompt pas, elle précise, elle clarifie puis vous laisse reprendre le cours normal de votre lecture. Son graphisme est doux et agréable à regarder. oh je sais, on lui reproche souvent de fréquenter des lieux peu recommandables pour une virgule, mais ne peut-on pas se poser le question de savoir pour quelle raison elle figure dans des endroits souvent propices à la méditation mais également fréquemment dépourvus de papier? Tout simplement pour son esthétisme car dans cette situation d'inconfort, n'importe quel signe ferait l'affaire, mais la virgule a dans beaucoup de cas la préférence de l'auteur.

La ponctuation dans un texte, c'est un peu comme l'assaisonnement d'un plat, point trop n'en faut.

jeudi 14 février 2008

Embuscade

Et ceci encore
L'embuscade
Un djebel à contre-jour
Dont les crêtes enflammées
Dessinent tous les contours
Sous nos regards médusés.
Le cheminement est lent,
La nuit coule dans les vallées.
Un voyage d'agrément?
La fin d'une destinée?
Encore des lambeaux de nuit
D'où soudain jaillit la flamme.
Une rafale et un cri,
La folie et le napalm.
Il y a une seconde
Ce paysage de vacances
Semblait le plus beau du monde
Et voilà cette flagrance.
La terre s'abreuve de ce sang
Honteuse de cette violence,
Et l'homme qui appelle "maman"
Dans un souffle d'espérance.
Que d'épitaphes inutiles
Et de discours hypocrites
Qu'autant de mémoires stériles
Sur les guerres déjà écrites!

mercredi 13 février 2008

La tragédie de l'inutile

Bien avant de voir ce film, j'avais écrit ce petit texte qui pourrait aussi s'appeler la tragédie de l'inutile;le voici
L'Algérie
Les hasards étranges de la vie,
Mettant un terme à nos turbulences,
Nous ont un beau jour tous réunis
Pour nous mettre au service de la France.

Il a alors fallu tout quitter
Parce que, disait-on, l'Algérie,
Cette terre où nous n'étions pas nés,
Etait aussi notre chère patrie.

C'est ainsi que, bien brutalement,
On se retrouva sur un piton
Pour étouffer un soulèvement
Dont on ignorait les vraies raisons.

Au nom de quoi nous sommes-nous battus,
Au nom de quel intérêt majeur,
Au nom de quelle liberté perdue
Face à ceux qui défendaient la leur ?

Car voyez-vous mes frères de combat
Sans la volonté de liberté,
Aucune armée au monde ne saura
Gagner une guerre et la justifier.

C'est si vrai, qu'aujourd'hui l'Algérie
Qu'on appelait encore hier la France
A tenu cet énorme pari
Et a gagné son indépendance.

Oh, je n'ai aucune nostalgie
Si ce n'est notre jeunesse perdue.
Bien heureux d'être ici aujourd'hui
Mais triste pour tout nos disparus

Tout ceux pour qui, la dernière vision
D'un soleil levant dans un ciel bleu
Ne verront jamais plus l'horizon,
Ne verront jamais plus leur chez eux.

Je n'oublierai jamais le regard
De ces jeunes qui n'avaient que vingt ans
Pour eux cessera le cauchemar,
Mais qu'aurons-nous gagné pour autant?

samedi 9 février 2008

Ennemi intime

Je conseille à tous ceux qui n'auraient pas vu le film "Ennemi intime", d'aller le voir au plus vite. Il ne s'agit pas d'une caricature romancée sur la guerre d'Algérie, mais d'un véritable drame humain dans toute sa réalité. Après avoir vu ce film, on ne peut effectivement pas sortir intact de la salle!
Pétri de vérité et de justesse, ce film retrace la vie d'une compagnie ou d'une section en plein bled. Un scénario bouleversant qui raconte,sans que ce soit dit formellement, les contradictions auxquelles les hommes sont confrontés dans ce contexte de guerre. On découvre vite que les beaux principes qu'on défend dans son fauteuil, n'ont plus de sens sur le terrain. Un scénario qui démontre que la barbarie n'est pas l'apanage de l'autre mais une caractéristique latente chez l'espèce humaine.
Enfin un scénario qui démontre sans complaisance comment la violence déforme la raison et comment les hommes sont aussi capables d'aimer. Vraiment une belle histoire sans complaisance où les raisons d'état sont aux antipodes de nos préoccupations.
Un très très grand film dont je m'étonne de ne pas en entendre parler davantage. Peut-être qu'au fond de mon bled à moi je ne parviens pas à tout savoir!?
Pierre un ancien d'Algérie.