samedi 14 janvier 2012

Le triple A

Aujourd'hui 14 janvier 2012, je lance un appel solennel à mes lecteurs:
"Auriez-vous trouvé au hasard de vos pérégrinations, un A ?"
En effet, depuis hier, la France a perdu son "A" et je me demande si vous réalisez bien l'aspect dramatique de cette situation ? Je me demande si vous vous rendez compte de l'infirmité désormais rédhibitoire qui afflige notre pays dans les milieux financiers ?
D'ailleurs, les experts économiques enseignant ces disciplines qui, à la Fac de Machin, qui, à la Fac de Truc, nous donnent leurs avis sur les ondes de manière péremptoire depuis plusieurs semaines afin de bien nous mettre en condition pour, finalement, nous annoncer que nous devrons mettre, encore et toujours, la main à la poche. Ces experts nous exposent la situation à coup de milliards qu'ils brassent sans vergogne, à coup de pourcentages qu'ils manipulent habilement, laissant pantois le contribuable. Mais lorsqu'on essaie de sortir de cette virtualité et de débarrasser l'information de toutes ces gesticulations oratoires, on s'aperçoit que cette annonce de la perte du triple A n'est que l'officialisation d'une situation déjà bien établie et bien connue dans notre pays. Alors, qu'on arrête de nous bassiner avec ces symboles financiers qui ne représentent finalement pas grand-chose pour le citoyen lambda qui connaît, hélas, déjà toute les vicissitudes d'une économie très malade.
Quant aux agences de notation, elles font la démonstration de leur puissance et de leur aptitude à diriger le monde. On constate en effet la fragilité des gouvernements devant l'impact de ces agences qui décrètent les capacités de tel ou tel pays dans un monde où seul,l'argent, est une référence. Dans ces conditions peut-on estimer que ces classements procèdent d'un jugement objectif quand il suffit d'annoncer cette amputation pour que le pays concerné, déjà en difficulté, subissent des taux exorbitants qui les enfonceront un peu plus dans les abîmes de la récession?
Alors, je vous en conjure chers lecteurs, si vous trouvez un "A", faites-le vite parvenir à l'agence de notation Standard et Poor's!

(Revoir texte "Prémonition" du 16/10/2011 publié à l'adresse 08-21)

1 commentaire:

gaston a dit…

Notre bon vieux livret A aurait du nous mettre sur la piste de la perte du A.
16 mai 1986 4,50 %
1er mars 1996 3,50 %
16 juin 1998 3,00 %
1er août 1999 2,25 %
1er août 2003 2,25 %
1er août 2004 2,25 %
1er août 2005 2,00 %
1er févr 2006 2,25 %
1er août 2006 2,75 %
1er août 2007 3,00 %
1er févr2008 3,50 %
1er août 2008 4,00 %
1er févri2009 2,50 %
1er mai 2009 1,75 %
1er août 2009 1,25 %
1er août 2010 1,75 %
1er févri2011 2,00 %
1er août 2011 2,25 %

Pour l'histoire, Le livret A est créé le 22 mai 1818, concomitamment à la Caisse d'épargne de Paris, à l'initiative de Benjamin Delessert, qui fut industriel et banquier. La présidence de cette nouvelle institution sera rapidement confiée au duc François Alexandre Frédéric de La Rochefoucauld-Liancourt.
Les motivations de sa création par Louis XVIII étaient de solder la crise financière léguée par les guerres napoléoniennes. Pendant cette période, l'État a en effet dilapidé l'épargne de ses citoyens, la considérant comme sienne.

Maintenant il ne faut y voir aucune ressemblance.

Mais pour retrouver le A, il suffit de regarder au fond d'un tiroir où il reste peut-être encore un livret ;)
Cordialement.