La langue française est un outil remarquable de communication. Sa beauté et sa richesse ne résident pas seulement dans l'émission phonétique de ses mots mais également dans l'art calligraphique de son écriture. Son vocabulaire avec sa foultitude de synonymes permet la traduction des idées avec justesse avec fidélité , avec humour et pertinence, avec parfois douceur ou colère. Un éclectisme qui autorise toutes les nuances et toutes les fantaisies.
Or aujourd'hui, les moyens modernes de communication comme l'informatique ou le téléphonie nous amènent progressivement, selon moi, à une expression binaire qui du reste est je crois la base fondamentale de l'informatique. Sans nuance, sans chaleur, sans cette musique des mots si agréable à l'ouïe, elle devient une langue complètement morte, froide et dénuée de sentiment. Elle se limite à "oui ou non" mais rarement à "peut-être".
Pour se rendre compte de ce phénomène, il suffit de rentrer en relation avec une société quelconque, dans le milieu économique ou avec une plateforme dans le milieu du démarchage ou encore avec un institut de sondage. J'ai personnellement fait l'objet récemment des attentions de ces différentes activités et j'ai constaté très rapidement qu'aujourd'hui on ne vous laisse pas poser les questions, on vous les suggère, on ne vous écoute plus, on compare votre discours à des hypothèses préétablies qui généreront des réponses sous forme d'un langage formaté. Ce qui est drôle et affligeant à la fois, c'est d'essayer de porter l'échange en dehors du cadre prévu pour alors assister au désarroi de votre interlocuteur à qui on avait pourtant appris un schéma relationnel avec une conformité réductrice et aliénante du langage. Décidément, l'humain est imprévisible !
Avez-vous remarqué les questionnaires de satisfaction qu'on peut trouver sur internet par exemple, et qui vous demandent de répondre par "oui ou par non" sans même envisager l'hypothèse du "peut-être" ? Avez-vous remarqué ces phrases sans âme, débitées par un employé zélé mais qui ne sait plus exprimer autrement les échanges les plus anodins, les plus simples, tant il a été formaté par la société qui l'emploie ?
Certains prétendront qu'aujourd'hui, on doit tout sacrifier au pragmatisme pour la rapidité, l'efficacité, et donc la rentabilité des échanges. J'ai en effet observé, lors d'une relation commerciale récente avec une grosse boîte de communication' qui plus est, l'indigence relationnelle de ce groupe et je me demande si ses dirigeants réalisent les effets déplorables qui discréditent souvent leur compétence auprès d'une clientèle de plus en plus improbable.
1 commentaire:
Tous les moyens sont bons pour nous manipuler, les sondages et autres joyeusetés sont préformatés pour guider la personne vers la réponse "attendu".
Nos "managers" d'entreprises sont muets lorsque par hasard l'on sort du sentier battu en posant la question qui fâche.
Alors oui communiquer est une bonne idée mais faut-il encore trouver un interlocuteur attentif.
A pluche.
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