samedi 27 octobre 2012

Brasilia ou La Charité-sur-Loire

Depuis mars 2011, je croyais que la raison avait prévalu sur les velléités du gigantisme. Eh bien non, voilà qu'on nous reparle de l'arbre de la terre, cette allégorie qui veillerait sur la protection de la nature à l'échelle planétaire, selon son promoteur, obsédé sans doute par une mégalomanie galopante ou par le besoin urgent de rentabiliser enfin un projet qui, pour le moment, ne reste effectivement qu'un projet. Cette récurrence devient décidément suspecte.
      Les arguments restent les mêmes qu'en mars 2011, tout aussi démagogiques, avec toutefois quelques nouveautés comme la plantation de vignes et l'annexion d'un musée, parisien par exemple, alors  qu'on ne peut même pas maintenir l'ouverture du musée local.
      Avec l'objectif euphorique d'un triplement de la population charitoise qui verrait débarquer quotidiennement 9000 visiteurs, nous voilà donc au comble de l'utopie ! J'espère que les charitois ne tomberont pas dans ce piège qui consiste à les flatter en leur faisant croire qu'on place La Charité-sur-Loire sur un plan d'égalité avec des pays comme le Brésil, le Maroc ou Singapour. Cette comparaison est tout simplement grotesque. Car on peut légitimement s'étonner qu'aucune grande ville de France n'ait accepté ce type de projet qui, structurellement et financièrement serait plus en adéquation avec elles qu'avec des villes comme La Charité-sur-Loire. Enfin, on peut aussi s'étonner qu'une municipalité dont l'oeuvre de restauration de son patrimoine contribue de manière évidente à promouvoir une notoriété de sa ville déjà bien établie, envisage ou cautionne une implantation qui apparaît comme l'antinomie de ce patrimoine.
       Alors que les gens aspirent à plus de nature, à plus de calme, à plus de douceur de vivre, on nous propose le bruit, la promiscuité, et toutes les nuisances induites par ce projet qui, apparemment ne fait pas
l'unanimité, les habitants de cette ville ayant encore du bon sens et notamment le sens de l'esthétisme.
       J'espère que les instances chargées de protéger les sites historiques ou les réserves naturelles, sauront faire preuve de pugnacité pour empêcher une telle aberration. Quant au milliardaire intéressé, il peut toujours investir dans la construction d'un pont sur la Loire, une réalisation autrement plus urgente, ou alors, s'expatrier en Angleterre par exemple, c'est très tendance en ce moment !
voir l'article la folie des hauteurs

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