mardi 4 décembre 2012

Fait de société

L'autre jour, alors que je me rendais au Crédit Agricole pour effectuer une opération bancaire, malgré la distance de discrétion installée dans l'agence, j'entendis la guichetière dire au client qui me précédait: " Bonjour monsieur, que puis-je faire pour votre service" ?
      Un peu étonné par cette formulation inhabituelle et, disons-le, plutôt alambiquée, je ne prêtai cependant pas une attention particulière. Or, lorsque mon tour arriva, la guichetière que je connais bien pour faire appel à ses services assez fréquemment, me lança: " Bonjour monsieur, que puis-je faire pour votre service" ?
      Cette fois, le propos m'interpella car il ne s'agissait plus d'un accueil personnalisé mais d'une phrase aussi creuse que stupide et destinée sans doute à l'ensemble de la clientèle.
Mais quelle est donc la tête d'obus qui a décrété cette formulation de bienséance stéréotypée afin de formater un personnel entièrement acquis aux principes de standing de son employeur !? Comme si ce personnel était totalement dépourvu d'éducation au point de ne pas savoir s'exprimer en toute autonomie .
      Ce formatage de la pensée n'est d'ailleurs pas une particularité de cette banque, beaucoup d'entreprises usent de ces procédés qui sont parfois bien acceptés par le personnel  considérant peut-être qu'il s'agit davantage d'une mode de langage qu'une atteinte à la liberté intellectuelle.
      Un procédé pernicieux qui finira à terme par désintégrer toute la personnalité de l'individu. Bref, cette banque qui parle du bon sens près de chez vous, ferait bien de retrouver le sens du ridicule qu'elle aurait vraisemblablement perdu.
      Tant qu'on y est, pourquoi ne pas adapter ces phrases à la clientèle locale. Par exemple, chez nous, en Berry, on pourrait toujours les formuler de la façon suivante:
"J'vous salue ben, queuque j'peux dont fé pour vous sarvir mon brave houmme !?

1 commentaire:

gaston a dit…

C'est bien vrai que le formatage du personnel est l'activité préférée de nos managers, en plus de faire comme ils disent, il faut aussi penser comme eux, attention à la pression psychologique si on ne rentre pas dans les clous.
Cordialement.