vendredi 15 mars 2019

Les incompréhensions du citoyen


Je n'arrive pas à comprendre qu'en dépit de l'unanimité constatée sur la désertification rurale, les pouvoirs publics s'obstinent à poursuivre cette politique ou tout au moins ne s'y opposent pas. On vide littéralement nos village de leur substance économique en pratiquant des concentrations absurdes qui ne se justifient pas et qui génèrent un mal vivre évident autant pour les ruraux que pour les citadins. Le 19ème siècle qui connaîtra beaucoup d'évolutions industrielles et économiques possédait cependant une homogénéité territoriale qu'on peut regretter aujourd'hui.
Aujourd'hui, cette dispersion des activités ,et donc par la force des choses, la création de ces déserts, provoquent les fermetures d'écoles, d'hôpitaux, de maternités, des suppressions de tribunaux, des services publics comme la Poste, le trésor public, tout cela au nom de la rentabilité! Comme si la vocation de ces activités publiques était de produire de la valeur ajoutée. Que ces activités-là soient déficitaires n'est pas quelque chose de souhaitable mais il faut savoir faire preuve parfois d'un certain fatalisme en se disant que nos impôts devraient précisément servir à équilibrer les budgets de la fonction publique pour un confort de proximité que nous n'avons plus. C'était le prix à payer, maintenant on continue de payer mais les services de proximité ont disparu!
Cette vision planétaire de nos Enarques me hérisse. Mon regard sur les principes économiques qui doivent régir notre Société est beaucoup plus simple, simpliste diront même certains  mais au moins il aurait le mérite d'un bon sens que nous avons complètement perdu et permettrait peut-être à chacun de vivre mieux en conformité avec ses aspirations. En effet, quoi  de plus sain et de plus naturel que de produire chez nous, selon nos besoins, d'exporter nos excédents et d'importer ce que nous ne sommes pas en mesure de produire? Je me souviens d'une époque lointaine ou des hommes politiques parlaient de vivre et travailler au pays. A cette époque-là, les problèmes de délocalisation ne se posaient pourtant pas en ces termes, mais il faut croire que déjà les hommes n'étaient pas prêts à rompre les liens avec leurs territoires, avec leurs relations, avec leurs familles pour adopter un avenir qui se profilait déjà à l'horizon.
       Mais les grands trusts, les grands patrons, ceux du CAC 40, n'ont eu cure de ces états d'âme. L'argent, leur Dieu suprême sera leur seule croyance, leur raison d'être au mépris des implications humaines qu'elle provoquera. La notion d'humanité n'existe plus parce qu' un compte en banque ne s'approvisionne pas avec de l'humanité.
          Alors on assiste à une espèce de fuite en avant pour gagner toujours plus, toujours plus vite sans même se demander la finalité de ce processus. De ce brassage d'argent émerge la puissance des nantis. En continuant à ce rythme, on pourrait même imaginer une faillite de leur condition puisqu'ils auront tari les sources avec lesquelles ils alimentent leurs profits.
             L'histoire me séduirait assez, cette histoire du serpent qui finit par se mordre la queue.. Je terminerais cette réflexion  avec ce proverbe Amérindien
qui démontre toute la stupidité du monde:

Quand le dernier arbre aura été abattu,
Quand la dernière rivière aura été empoisonnée,
Quand le dernier poisson aura été pêché,
Alors on saura que l'argent ne se mange pas.

Ce proverbe magnifique de vérité résume bien la bêtise de l'homme, sa prétention, son manque d'humilité et il lui rappelle que son  compte en banque, aussi gros soit-il, ne l'empêchera pas de crever..

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