mercredi 28 novembre 2018

Les gilets jaunes

Ce serait sans doute une erreur de vouloir considérer le mouvement des gilets jaunes comme une révolte ciblée sur la taxation et donc l’augmentation des carburants, amputant à l’évidence le pouvoir d’achat des Français obligés d’utiliser leur voiture pour leur travail et notamment en zone rurale, là où Macron ne daigne pas porter son regard. Ce point particulier sur la hausse des carburants n’est finalement que la goutte d’essence qui fait déborder la citerne. En effet, les doléances exprimées traduisent un climat revendicatif beaucoup plus général et beaucoup plus profond. Il aura suffi d’endosser un gilet jaune pour mettre en évidence toute la désespérance d’un monde trop digne, qui, jusque-là se taisait, un monde dont la colère ne peut plus être contenue. Il est vrai que cette gouvernance devenue insupportable par son arrogance, par sa suffisance, par son mépris, par cette verticalité du pouvoir et cette ignorance du monde de la ruralité notamment sont des attitudes qui s’apparentent plus à une monarchie républicaine qu’à une véritable république démocratique. A-t-il fallu la révolution française pour aboutir presque trois siècles plus tard à ce qui n’est plus une démocratie ? Alors que Macron promettait d’assister au congrès des maires, non seulement il ne tenait pas son engagement, mais convoquait des maires triés sur le volet à l’Elysée. En dépit de cette manœuvre, certains maires partirent avant la fin de son discours. L’un d’eux à qui un journaliste demandait ses impressions, répondit : quand on veut être un Roi, on respecte au moins son exactitude sur les horaires. » Il faut dire que ces messieurs ont attendu quarante cinq minutes avant que sa majesté daigne se présenter. Faites donc l’expérience d’écouter les médias et vous constaterez que le nom de Macron est cité constamment alors que le premier ministre, muet la plupart du temps, ne décide rien en docile larbin de la politique voulue par Macron. Il s’agit là d’un détail mais suffisamment significatif pour savoir que le pouvoir actuel n’a jamais été aussi peu collégial. Même si ses postures peuvent sembler insignifiantes, elles contribuent à créer le malaise. Dans ces conditions il ne faut pas s’étonner de ce mouvement à priori anodin mais qui déroute complètement nos gouvernants habituellement face à des corps constitués de la société civile et avec des revendications bien précises. Or ici, il s’agit de revendications beaucoup plus générales qui englobent, non pas un secteur d’activité, mais l’ensemble de la vie économique. Une vie économique qui devrait, selon notre Enarque, être en adéquation avec une vie écologique dont il devient urgent de tenir compte. Un équilibre à trouver qui arrange bien Macron pour ne pas entreprendre de manière trop radicale des mesures qui ne sauraient satisfaire une certaine classe de la Société. On fait ainsi plaisir à tout le monde. Car ces gens-là estiment que l’économie et l’écologie sont des entités incompatibles. A cet égard, j’entendais un journaliste spécialisé en économie, qui prétendait qu’un investissement d’un million dans le nucléaire générait cinq emplois alors que dans les énergies renouvelables le nombre d’emplois générés était de sept.

1 commentaire:

gaston a dit…

Bien vu, il ne faut pas voir cette manifestation de gilets jaunes comme un sorte de jalousie, mais comme une mauvaise répartition des taxes, et puis je pense que le peuple commence à en avoir marre de toutes ses magouilles.
A pluche.