Depuis tout gosse, j’ai entendu
parler du péril jaune. Est-ce que cette vieille prémonition des anciens se
réaliserait aujourd’hui avec le Coronavirus ? L’évènement est sans doute
fortuit et lorsque j’avais dix ans, rien n’aurait pu laisser penser à l’époque
qu’un virus venant de Chine, bouleverserait notre vie à ce point et pourtant…
Et
pourtant, cette puissance économique dont l’émergence est devenue, un passage
incontournable grâce à l’Occident, s’affirme chaque jour dans le commerce
international et il aura fallu cette pandémie pour que les pays occidentaux
réalisent à quel point ils sont tributaires de la Chine. Une situation bien
gênante lorsqu’elle reste le seul pays à pouvoir fournir en grande quantité les
matériels médicaux et précisément ceux dont nous avons un besoin urgent en ce
moment.
Ce
qui vaut pour ce besoin spécifique du moment, vaut également pour toutes nos unités
de fabrication en général. La délocalisation opérée par les grands groupes
spéculateurs aboutit donc à cette aberration. On vous dira que tout ceci est
dans le cadre de la mondialisation et de la concurrence intenable, qu’il faut
trouver des coûts de production raisonnables pour pouvoir faire face et maintenir des sociétés en vie. Seule, la Chine en
serait capable avec un coût de main d’œuvre dont le régime politique ne
tolérerait sûrement pas la moindre contestation.
Or,
la totalité des produits que vous trouvez dans vos magasins, proviennent de
Chine et, curieusement ne sont pas moins chers pour autant quand on fait le
rapport qualité/prix. Alors me direz-vous, dans ces conditions, les coûts
réduits de production font ressortir une marge supérieure dont la destination se situe , non pas au
niveau de la consommation, mais au bénéfice des dividendes perçus par les
actionnaires.
Voilà
donc le résultat désastreux de nos grands maîtres à penser de la finance et des
affaires qui vous éblouissent avec de beaux discours, jurant la main sur le
cœur, que leur action se justifie pour le seul bien de l’humanité. Ils oublient
simplement de préciser que les dirigeants des grands groupes du CAC 40 ne
cessent de s’enrichir alors que la misère et la précarité ne cessent de grandir
dans les mêmes proportions.
Bien
loin d’être un économiste averti, le coronavirus et le confinement qui en découle,
m’auront au moins permis d’avoir cette réflexion, eertes très schématique, mais
peut-être pas si loin d’une triste réalité. Si tant est que le coronavirus
présente un intérêt, c’est bien celui de démontrer qu’il ne distingue pas dans
son œuvre destructrice les nantis des autres et que la puissance financière
demeure sans effet par rapport à la
tragédie qu’il nous fait vivre. Puisse la mise en évidence de ce sinistre
épisode éclairer la cupidité des hommes, de ceux que la richesse n’immunise pas
contre ce fléau, et permettre ainsi un retour à des politiques commerciales relocalisées
et de proximité en supprimant du même coup l’impact catastrophique sur
l’environnement et les intermédiaires inutiles qui parasitent la marge de ceux
qui produisent. Théorie bien simpliste me direz-vous, mais j’ai aussi la
faiblesse de croire qu’un jour les hommes pourraient vivre dignement de leur
travail et de leur talent sans passer par cette orgie spéculatrice.
Pierre Delval
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