vendredi 6 mars 2015

La vérité


           Dans son émission "Cash investigation", Elise Lucet nous a fait la démonstration de la puissance de l'argent et de la puissance de ceux qui le détiennent. Un remarquable moment de télévision où les reportages sont d'une telle éloquence que les discours de nos experts financiers pérorant sur nos antennes semblent bien dérisoires et ne demeureront que des hypothèses d'école aussi longtemps qu'on refusera  de citer les vrais problèmes.
         Or, les vrais problèmes qu'on n'aborde jamais comme s'il s'agissait d'un sujet tabou, Elise Lucet les expose avec une détermination et une pugnacité qui, parfois, mettraient presque mal à l'aise.
Mais son courage n'a d'égal que son amabilité. Elle pose ses questions sans laisser la moindre aspérité
aux contestations et arrive à mettre en exergue les iniquités perverses qui règnent dans le monde de la finance. Pas intimidée par ces grands patrons, elle parvient sans se démonter  à les acculer dans leurs derniers retranchements, espérant sans doute interpeller leurs consciences. Mais on s'aperçoit très vite que ces gens-là n'ont aucune moralité, qu'ils sont formatés pour l'argent et que rien d'autre  ne saurait atteindre leurs sensibilités.
          Ces interviews étayées par une riche documentation que parfois elle n'est sans doute pas sensée détenir, elle étonne les plus grands du CAC 40 qui, momentanément déstabilisés par autant de pertinence comprennent vite qu'aucune argumentation n'est possible. Alors ils se retranchent dans un mutisme qui résonne comme un aveu ou se mettent en colère espérant que celle-ci permettra de mettre un terme à l'entretien. C'est bien mal connaître Elise Lucet qui continuera d'appuyer là où ça fait mal, notamment quand elle parle des parachutes dorés ou  des primes, sans doute d'encouragement, pour ces futurs patrons qui n'ont pas encore exercé dans l'entreprise qui les accueille!!
           Elle leur montrera la désespérance des victimes de leurs politiques spéculatives, ces  hommes et ces femmes licenciés et sacrifiés sur l'autel des profits réservés aux actionnaires toujours plus voraces. A des retraitées américaines qui lui déclaraient leur chance et leur bonheur de vivre agréablement et de faire des voyages sans avoir à se soucier du lendemain grâce aux fonds de pension, elle leur montrera un petit film sur lequel on voyait des femmes et des hommes dont les préoccupations les plus basiques de la vie sont précisément dues à la perversité de ces mêmes fonds de pension. Une argumentation imparable pour les retraitées qui déclarèrent après la projection de ce petit film que désormais, elles  dormiraient  beaucoup moins sereinement.
          Quand il s'agit de condition sociale, quand il s'agit d'économie, on contourne toujours les véritables causes si bien qu'on ignore les injustices, on ignore l'éternel sujet de l'exploitation de l'homme par l'homme et il y aura toujours des spécialistes qui digresseront sur les mécanismes compliqués de l'économie pour nous éloigner du cœur du problème.
          Or Elise Lucet en nous présentant de telles émissions démystifie ces thèmes de l'économie et de la finance, en rendant le sujet limpide et clair. Bravo Elise, vous exercez un magnifique métier  pour informer et non pas pour pérorer devant un micro sans connaître vos sources comme il arrive parfois dans les médias. Faut-il pour cela rappeler l'affaire Martin Bouygues qu'on avait fait disparaître d'une manière déplorable!?
          Encore une fois bravo, continuez de nous montrer la laideur du monde pour qu'on essaie de l'embellir un peu par un changement  dans nos comportements.

jeudi 19 février 2015

Les sports ne sont pas tous fédérateurs...

Lors de la rencontre PSG-CHELSEA, l'après match a donné lieu à des comportements  typiquement footballistiques !
Les supporters de Chelsea ont interdit l'accès au métro parisien à un usager qui avait pour eux le seul tort d'être noir!
A deux reprises ils l'ont repoussé en beuglant des chansons racistes. Je suis complètement scandalisé par de tels comportements qu'on trouve généralement, il faut bien le dire, surtout dans les milieux du foot. Un joli sport s'il n'était pas complètement pourri par l'argent qui façonne des esprits détestables d'enfants gâtés, capricieux et de surcroît racistes. J'espère qu'une enquête permettra d'identifier les auteurs de ces actes et que le jugement prononcera de sévères sanctions en leur attribuant de la prison ferme. Vous pensez peut-être qu'il y a de la démesure entre les faits et les sanctions souhaités et que cette démesure exacerbe ce genre d'attitude au lieu de la calmer ?
Je suis pourtant convaincu que l'outrance de la peine demeure le seul langage audible par ces abrutis.

lundi 26 janvier 2015

Poser les bonnes questions

Décidément, le nucléaire sera toujours un sujet d'ambiguïté, de contradiction, voire même de mauvaise foi. Tout récemment à propos de la centrale nucléaire située à Belleville-sur-Loire dans le Cher, une commission d'information sur cette centrale et la municipalité de Boulleret, un petit village se trouvant à proximité, ont organisé une réunion pour informer les gens sur les conséquences quotidiennes d'un accident nucléaire.
       Déjà, on a envie de mettre entre guillemets " les conséquences sur la vie de tous les jours", tant la formule est stupide. En effet, on sait parfaitement ce qui découle d'un accident nucléaire, il y a eu  des  précédents suffisamment explicatifs pour qu'on sache que les désagréments quotidiens sont en général de courte durée et que les espérances de vie ont des échéances assez brèves. Mais comme dirait le Maire de Boulleret Mr. Billault :" le sujet n'est pas de savoir si on est pour ou contre le nucléaire, mais plutôt de connaître les conséquences d'un incident ce qui, vous le noterez au passage, admet implicitement le danger alors qu'EDF nous assure depuis toujours qu'il n'y a aucun risque et que cette énergie est la plus sûre.
L'insolite de cette démarche se situe bien dans le titre de cet article: "NUCLEAIRE: Se poser les bonnes questions" car ces bonnes questions, n'aurait-t-il  pas fallu les poser avant même d'implanter partout en France ces centrales nucléaires, sachant que la France détient le triste record de près de 60 réacteurs ?
        On note également que parmi l'assistance, certaines personnes visiblement inquiètes sur la potentialité des dangers qu'on avait jusqu'alors minimisés ou plus radicalement cachés, ont posé quelques questions pertinentes aux intervenants qui, je cite, "ont tenté d'apporter des réponses...."
        Et Mr. Billault, Maire de Boulleret d'ajouter cette pensée d'une incommensurable profondeur:" Le but n'est pas de convaincre mais de poser les bonnes questions !" Et les bonnes questions Mr. Billault sont sans doute celles que vous suggériez de poser et auxquelles pouvaient répondre les experts? Mais voilà, les autres questions,pour toutes les autres questions, toutes les improbabilités pouvant survenir et que votre esprit étriqué n'imagine sans doute pas, que faut-il faire. N'oubliez pas qu'il y a eu Tchernobyl, qu'il y a eu Three mile island et tout récemment Le Japon où là, on a compris tout le danger et toute l'impuissance des hommes face à de telles catastrophes. Devant l'ampleur de tels évènements les pastilles d'iode me semblent bien dérisoires.
       Finalement, on peut se demander si ces réunions n'ont pas pour objectif de mettre la population en condition devant de terribles éventualités. Dans ces conditions, EDF, les experts, les Billault et Cie pourraient sans état d'âme répondre :
" On vous avait prévenus".

samedi 15 novembre 2014

Détestable !

Oui, le milieu de l'information est tout simplement détestable et chaque jour  nous apporte son lot de niaiseries. J'ai d'ailleurs déjà eu l'occasion d'en parler sur ce blog mais depuis, les choses ne s'améliorent pas. On assiste à un acharnement qui consiste à provoquer la petite phrase ou le lapsus susceptibles de déclencher la polémique qui alimentera les antennes pendant quelques jours. Voilà comment fonctionnent aujourd'hui les chaînes de télé ou de radios. Il s'agit bien d'acharnement,le mot n'est pas trop fort. Les invités qui essaient d'expliquer ou de commenter ou simplement de répondre à une question, sont immédiatement interrompus par une autre question à laquelle on n'aura pas davantage de réponse, car l'important ce ne sont pas les réponses mais un maximum de questions qu'il faut poser dans un minimum de temps. L'intervieweur qui parvient à effectuer ce numéro s'estime sans doute satisfait. Dans ces conditions, où est le talent du journaliste, où est la démarche informative ? France Inter qui jusque-là pouvait être considérée comme une radio de référence, se retrouve aujourd'hui dans le même lot que ses concurrents, c'est-à-dire dans la futilité, dans la médiocrité des petites histoires de cour d'école. Aujourd'hui je ne dédie pas ma fidélité à Patrick Cohen mais à des chroniqueurs comme François Morel, Nicole Ferroni ou Sophia Aram qui sous forme d'humour, traitent souvent l'information beaucoup plus sérieusement en suscitant les questions qu'on est souvent en droit de se poser. C'est à vous que France-Inter doit ma fidélité et à vous seulement.

dimanche 21 septembre 2014

Zorro est de retour...

Sarkozy doit faire une intervention télévisée sur France 2. Quelle zèle de la part du service public qui cherche sans doute à accroître son audience. Alors que Sarkozy ne s'est pas encore exprimé, France Inter n'y tenant plus a déjà invité  "l'ami de trente ans" Hortefeux . Décidément, les médias piaffent d'impatience. J'imagine la séance de brosse à reluire si l'interview est faite par Pujadas. On aura alors un vrai sentiment de déjà vu à entendre ressasser les mêmes niaiseries.
     Sarko va paraît-il changer le nom du parti et faire revenir les adhérents donateurs afin de renflouer les finances qui se trouvent au plus mal, on se demande pourquoi.... Changer le contenant sans toucher au contenu ne modifiera pas la nature du parti. Quant au retour des donateurs, le message est on ne peut plus clair.Messieurs, à vos carnets de chèques !
     Un Sarkozy nouveau viendrait donc de naître, pas d'arrogance, pas d'agressivité et notamment à l'égard de François Hollande " comme lui à mon endroit" dit-il. Mais n'est-ce pas déjà une forme d'agressivité en disant cela? Il ajoute même qu'il ne veut pas lui ressembler. De ce point de vue, qu'il se rassure, il n'y a aucun risque, fort heureusement pour François Hollande. Il précise enfin qu'il n'annoncera pas sa candidature à la présidence de la république en 2017 alors que personne ne lui posait la question. Voilà donc la meilleure façon de prévenir les Français qu'il sera bien candidat, la présidence à l'UMP n'étant qu'une étape.
     Quant aux casseroles qu'il traîne derrière lui, tout est paraît-il réglé, il est blanchi de tout..; C'est extraordinaire comme la justice est rapide et efficace!
      Mais vous allez voir ce que vous allez voir, Zorro arrive et la France va déjà tellement mieux!!

samedi 20 septembre 2014

Quel dommage...

Quel dommage que le Président de la République ait révélé seulement pendant cette conférence de presse, la situation déplorable dans laquelle ses prédécesseurs ont laissé la France, ceux qui,cependant aujourd'hui s'étonnent qu'on ne trouve pas de solution après deux ans de pouvoir alors que pendant dix ans ils n'ont rien fait. Ceci aurait peut-être permis d'expliquer la situation actuelle et les atermoiements qui provoquent autant de doutes dans l'électorat de gauche car la crise ne justifie pas tout.
       Une conférence de presse que pour ma part, j'ai trouvé remarquable de clarté, sans fanfaronnade et sans complaisance. Des réponses honnêtes à une presse souvent futile et obsédée par la petite phrase qui permettra de faire un scoop en lui donnant une interprétation digne de cette presse décidément de plus en plus minable. Une de ses représentantes, réalisant sans doute tout le mal que pouvait faire sa corporation, posa la question suivante au président à peu près dans ses termes:
"Monsieur le Président, ne pensez-vous pas que la presse et les médias d'une manière générale sont en partie la cause de votre impopularité?"
Le Président sembla un peu étonné et demanda à la journaliste si la question s'adressait à lui ou à ses confrères, que lui, en dépit des articles parfois peu flatteurs, il n'était jamais intervenu pour supprimer un papier et n'avait jamais exercé de pression auprès des médias, considérant que la liberté de la presse est sacrée en démocratie.
     Cette autre journaliste qui déplorait pour l'image du Président à l'égard des Français, qu'il soit resté sous une pluie battante lors de sa visite à l'île de Sein. Là aussi, l'étonnement du Président est manifeste. Il répondra à cette journaliste qu'il venait rendre hommage à d'anciens combattants, eux aussi sous la pluie et que se mettre à l'abri alors qu'eux se trempaient, aurait été du plus mauvais goût.
     Vous remarquerez l'importance de telles questions dans la vie politique française !!
      Moi aussi je suis déçu, bien évidemment, par une gauche qui voulait tordre le cou aux financiers,
qui voulait baisser la courbe du chômage, qui voulait rétablir une justice sociale, qui voulait redonner aux Français une dignité, bref, qui nous promettait une vie meilleure avec enfin la possibilité d'avoir des perspectives d'avenir. Hélas, pour le moment tout cela n'est encore qu'intention. Je ne doute pas de la volonté et de l'honnêteté du Président, même si son gouvernement et en premier lieu son premier ministre n'ont pas vraiment la fibre de gauche.

mercredi 6 août 2014

Israël la vertueuse...

A propos de la condamnation de l'intervention militaire israëlienne à Gaza par Javier Bardem et Pénélope Cruz, Jon Voight répond au couple espagnol qu'il est écoeuré par cette prise de position. Il déclare notamment à ce sujet, une ineptie du genre: " Votre célébrité vous donne la responsabilité de l'utiliser pour faire le bien, alors que vous diffamez le seul pays démocratique et de bonne volonté au Moyen Orient (sic).
       Depuis quand la célébrité devrait impliquer des responsabilités, en vertu de quel critère cette notion empêcherait d'exprimer son opinion quand elle n'est pas favorable à ceux qui en défendent une autre ?
Voilà des notions de liberté et de démocratie d'un autre âge Mr. Voight.
      Enfin, Mr. Voight, faut-il vous rappeler que le carnage de Gaza n'a rien à voir avec l'antisémitisme. Il
faut arrêter cet amalgame, qui n'est que le fruit d'un esprit étriqué et rétrograde. Il ne s'agit pas d'une guerre de religion, mais de la destruction massive d'un pays et d'un peuple afin de s'approprier son territoire et de
dominer cette région du Moyen Orient.
      Quand un pays en frappe un autre par la force et dans les conditions épouvantables qu'on connaît, c'est-à-dire sans discernement en tuant les civils,quand on frappe les écoles, quand on opère un blocus asphyxiant complètement l'économie palestinienne, quand on occupe son territoire de façon inique, alors comment peut-on prétendre qu'Israël fait le bien !